Un exercice très basique et très efficace pour éliminer un peu du « stress obnubilant » qui saisit certains à l’oral:
N’oubliez pas les fondamentaux :
1) PARLEZ , puisque vous êtes là pour parler… et le jury pour vous écouter. Mieux vaut dire une sottise ou trouver une périphrase un peu ridicule pur remplacer le mot cherché, que s’enfoncer dans le silence. En parlant, vous maintenez un flux qui empêche la paralysie mentale dans laquelle un stress trop intense vous plonge. Parlez ET respirez. Pour ne pas hacher menu des mots qu’on pourrait, après cette boucherie, ne plus reconnaître, n’oubliez pas : 1 phrase = 1 souffle. S’il faut réfléchir un dixième de seconde, c’est AVANT de commencer sa phrase, pas au milieu d’un mot!
1 bis ) parlez ALLEMAND si possible, parce que l’issue « français » et l’issue « anglais » sont fermées, vraiment fermées. Contournez la lacune ou demandez un mot, si c’est un seul mot. Ou passez à autre chose.
Plus de la moitié de la réussite d’une communication orale repose sur ce qu’on appelle la communication non verbale. Votre jury est un animal, comme vous, qui reçoit sans en prendre conscience des stimuli et des signaux (un langage commun immémorial…):
2) Le SOURIRE appelle la bienveillance, et exprime la confiance (en soi, en l’autre) : cela évite de mettre le jury dans un état où il souffre avec vous, tout en étant impuissant à vous aider, et en ayant l’impression d’être un abominable tortionnaire (c’est ce qu’il y a de plus désagréable pour un jury, bien pire que d’entendre dire des inanités…)
3) SE TENIR DROIT signale de l’équilibre, assure un vague confort visuel à votre jury qui vous regarde, et vous arme aussi contre le stress. On n’a pas tous le même centre de gravité, essayez de connaître le vôtre avant de passer des examens oraux. Grosso modo, quand même notre assise est au centre du bassin. Assis sur notre assise, on se sent plus fort..
4) quelques GESTES soutiennent l’attention et signalent votre implication dans ce que vous dites,
5) le REGARD établit une connexion qui permet la compréhension et stimule l’empathie. Et, oui, c’est aussi un pouvoir.. 🙂
6) Trou de mémoire. Un mot me manque (ou vient avec insistance se présenter en anglais): tant pis pour lui. Il fait des caprices : je le laisse tomber, pas le temps de l’attendre. C’est ce que vos profs appellent « contourner la difficulté ». (par magie, parfois, ça fait revenir le mot perdu..)
Possibilités : comparer, utiliser une périphrase ou décrire, utiliser un synonyme s’il y en a, un antonyme, un exemple.
EXEMPLE : il me manque le mot « chancelier ». comparer : Mir fällt das Wort nicht mehr ein, wegen dem Stress (ça, ça veut dire : le mot ne me revient plus à cause du stress! Sie hat etwa dieselbe Funktion wie der Präsident in Frankreich. utiliser une périphrase : Er ist Chef der Regierung. Donner un exemple : Adenauer ou Merkel. Ou il me manque le mot Ausdrucksfreiheit: sie dürfen sagen, was sie wollen. Par l’inverse : es ist ihnen nicht verboten, ihre Meinung zu sagen. Expliquer : es ist nicht wie in einer Diktatur, die Presse wird nicht kontrolliert. Ou il me manque le mot petit-déjeuner : was wir morgens essen. ETC.
Ça s’entraîne. Faites vous une liste de 10 mots. Times up 1er tour : trouvez 3 façons de le faire comprendre sans le dire. Vous pouvez faire la même chose avec une petite phrase. Mélangez termes abstraits et concrets, du bonheur à la grue pour décharger les conteneurs.