Au CDI : Le voyage de Marcel Grob
Tomi Ungerer : Elsass’ doppelte Natur
Sur le site de Tomi UNGERER : Alsace Agonie! Alsace, terre battue
Die Rückkehr der Elsass-Frage : ein Artikel über Elsass heute
L’Alsace est « so heimlich » (chaleureuse, conviviale) !
Diese Region ist mit Sicherheit von einer starken Identität geprägt. Ob durch seine Geschichte, seine Lebensweise oder das Feiern… der Dialekt vermischt sich mit der Folklore und die alten Traditionen sind im Herzen der Elsässer noch immer sehr wertvoll.
Die elsässische Kultur ist sehr reich, jedes Dorf oder fast jedes Dorf hat sein eigenes Fest, seine Höhepunkte, sein jährliches Ereignis, seine Traditionen.
A l’image du Schieweschlawe (lancer de disques enflammés) à Offwiller ou encore les fêtes folkloriques de la Streisselhochzeit (mariage au bouquet) à Seebach, la fête de la châtaigne à Oberbronn, ou de la Pentecôte à Wissembourg.
Les fêtes et traditions populaires auxquelles les alsaciens restent particulièrement attachés rythment l’année et sont accompagnées de leurs personnages emblématiques tels que le Lapin de Pâques, Saint Nicolas et bien d’autres… L’Alsace est le berceau du terrifiant Hans Trapp (aussi connu sous le nom de Père Fouettard), fort heureusement accompagné de Christkindel, la personnification de l’enfant Jésus.
Le saviez-vous ? Il y a un siècle, on comptait presque autant de costumes alsaciens différents que de villages !
(Cette grande variété était liée notamment à la localisation géographique, au statut de la femme, à la religion et à la richesse locale qui codifiaient les formes et les couleurs des vêtements.)
BIZARRERIES ALSACIENNES…
- Un Record en France !

2. En Alsace-Moselle, les trains roulent à droite
Votre première réaction serait certainement de me dire : « Attends, quoi ? Déjà que je savais pas qu’en France les trains roulent à gauche… » Alors oui, dans le reste de la France, les trains roulent à gauche. En effet, le chemin de fer est né en Angleterre et lorsque la France a développé son propre réseau ferré, elle s’est inspirée du modèle anglais. Sauf qu’à cette époque, l’Alsace-Moselle faisait partie de l’Empire allemand, et contrairement à ses voisins, l’Allemagne avait décidé de faire circuler ses trains à droite. Résultat : aujourd’hui encore, l’Alsace-Moselle est la seule région de France où les trains circulent à droite.
3. Les monuments aux morts sont différents
Et quand on y réfléchit deux minutes, ça paraît logique. Dans le reste de la France, les monuments aux morts affichent généralement l’inscription « Morts pour la France ». Le problème c’est que pendant la Première Guerre mondiale, l’Alsace-Moselle était allemande, et ce depuis plusieurs décennies. Du coup, pendant la guerre, ses habitants ne sont pas du tout « morts pour la France » mais… pour l’Allemagne. Pour pallier ce problème, les monuments alsaciens et mosellans affichent des inscriptions neutres telles que « À nos morts » ou « La ville de … à ses enfants ».
4. Il n’y a pas de séparation de l’Église et de l’État
En effet, la célèbre loi de séparation de l’Église et de l’État ayant été adoptée en 1905 alors que l’Alsace-Moselle était allemande, celle-ci ne s’est pas appliquée à ce territoire. Et comme les lois ne sont pas rétroactives et que la région ne tenait pas spécialement à perdre le système de financement public des cultes, la France a décidé de fermer les yeux au moment du rattachement de 1918. Concrètement, cela signifie par exemple que les prêtres, pasteurs et autres rabbins de ces trois départements sont des fonctionnaires payés par l’État. De même, les évêques de Metz et Strasbourg sont nommés par le président de la République. Un peu fou quand on songe à quel point la laïcité est un principe fondamental en France.
5. Du même coup, l’enseignement religieux y est obligatoire
Qui dit pas de séparation entre l’Église et l’État dit aussi pas de séparation entre l’Église et l’école. Au primaire et au collège, l’enseignement religieux est théoriquement obligatoire, mais cette obligation est de plus en plus remise en question. Dans les faits, il est possible d’y échapper, mais les parents doivent pour cela signer une dispense. C’est pourquoi depuis de nombreuses années, des organisations militent pour que l’enseignement religieux en Alsace-Moselle devienne réellement facultatif.
6. L’Alsace-Moselle bénéficie de deux jours fériés supplémentaires
C’est encore un héritage de l’époque allemande et, pour le coup, c’est une belle arnaque pour le reste des Français ! Le premier jour férié est celui de Saint-Étienne, le 26 décembre. Quant à l’autre jour férié, c’est le Vendredi saint, c’est-à-dire le dernier vendredi avant le dimanche de Pâques.
7. L’Alsace-Moselle possède sa propre Sécu
Si certains ont eu la curiosité de jeter un œil sur les administratifs de leurs parents, peut-être ont-ils remarqué qu’à l’endroit où il est demandé de renseigner le régime de Sécu, il y a une option « régime Alsace-Moselle ». C’est parce que le territoire possède son propre régime social, indépendant du reste de la France. La raison pour laquelle ces trois départements ont souhaité garder le régime hérité de l’Empire allemand est simple : il est bien plus avantageux ! Des taux de remboursement très supérieurs (comme les médicaments vignette bleue remboursés à 80 % contre 35 % pour le reste de la France), des salaires versés intégralement et sans délai de carence en cas de maladie ou d’accident, des pensions de retraite versées dès le début du mois… Encore une raison de déménager au pays de la saucisse !
GESCHICHTE / HISTOIRE
Um das heutige Elsass, seine Natur, seine Monumente und Traditionen zu verstehen, muss man sich zunächst mit seiner Vergangenheit beschäftigen.
De tout temps, l’Alsace a été le théâtre de conflits opposant les peuples des deux côtés du Rhin dont certaines traces sont encore visibles aujourd’hui comme témoins d’un temps de guerre mais aussi symboles de la paix retrouvée.
“C’est l’histoire de l’Alsace qui, très souvent, justifie les Alsaciens.” De Robert Heitz

La Guerre franco-allemande de 1870-1871
La guerre oppose la France alors gouvernée par l’empereur Napoléon III à une coalition d’États allemands menés par la Prusse alors dirigée par le roi Guillaume 1er. C’est la France qui ouvre les hostilités en déclarant la guerre au royaume de Prusse le 19 juillet 1870. Face à une armée allemande beaucoup plus nombreuse, très expérimentée et parfaitement équipée, l’affaire était mal engagée…
Le conflit gagne le Nord de l’Alsace le 25 juillet 1870 quand les hommes du Capitaine Zeppelin chargés de faire une reconnaissance franchissent la frontière et avancent jusqu’à Niederbronn-les-Bains sans rencontrer de soldats français. Lors d’une halte à Schirlenhof, ils sont toutefois surpris par une troupe de Chasseurs à cheval : ce sont les premières victimes de cette guerre qui s’avèrera sanglante.
Quelques jours plus tard, le 4 août, l’armée allemande fonce sur Wissembourg où elle se heurte à la division du Général Douai au cours d’un furieux combat sur la colline du Geisberg.
Cette guerre s’achève par l’armistice demandé par la France en janvier 1871 et c’est le traité de Francfort signé le 10 mai 1871 qui consacre définitivement la victoire allemande, laissant l’Alsace et la Moselle à l’Empire allemand…
Construction de la Ligne Maginot
En 1918, à l’issue des quatre années que dure la Première Guerre Mondiale dont la France sort victorieuse, l’Alsace et la Moselle réintègrent le territoire national.
Dans un contexte politique et économique fragile où l’ennemi reste une menace, il est rapidement décidé de renforcer la protection de l’ensemble de la frontière française en construisant la Ligne Maginot. Construite entre 1926 et 1936, cette ligne de défense constituée de 108 ouvrages, s’étend sur 750 km du nord de la France à la mer Méditerranée et est opérationnelle dès le début de la seconde Guerre Mondiale. Elle permet alors de ralentir l’avancée des troupes ennemies et de défendre efficacement la frontière en comptant sur un effectif limité de soldats.
De nombreux ouvrages de la ligne Maginot sont donc visibles sur le territoire alsacien.
Implantés à 30 mètres sous terre et garnis d’un impressionnant réseau souterrain de galeries, les ouvrages de la Ligne Maginot abritaient des équipages, comptant plusieurs centaines d’hommes qui vivaient là, comme dans un sous-marin, souvent pendant plusieurs mois, sans voir la lumière du jour.
Ils étaient équipés de blocs de combats, d’infanterie ou d’artillerie selon les cas, qui pouvaient assurer la protection du territoire à 360° sur un rayon de 10km à la ronde. Leur implantation les uns à proximité des autres leur permettait une couverture optimale du terrain et empêchait toute intrusion ennemie.
La « drôle de guerre » et l’histoire des « Malgré-Nous »
Le 1er septembre 1939, quand la guerre éclate, les soldats sont immédiatement mobilisés et intègrent ce réseau de fortification. Les premiers mois la « drôle de guerre » s’installe et c’est en mai 1940 que les opérations s’accélèrent. Par mesure de protection, l’ensemble des civils, habitant la zone située entre la frontière allemande et la Ligne Maginot, sont évacués dès le début de l’offensive, la plupart prenant la route de l’exil pour se réfugier en Haute-Vienne. Après des combats sévères, l’armistice est signé le 25 juin 1940. L’Alsace et la Moselle sont annexées à l’Allemagne, imposant aux habitants de ces régions de changer de nationalité une nouvelle fois. La guerre continue et en 1942 les hommes alsaciens (désormais allemands) en âge de se battre sont incorporés de force dans l’armée allemande, ce sont les « Malgré-Nous » : ils seront 100 000 envoyés sur le front de l’Est, dont 40 000 ne sont jamais rentrés. En 1945, à l’issue de la guerre l’Alsace et la Moselle sont rendues à la France.
GASTRONOMIE
Und da die Feste am besten mit tröstlichen, gemütlichen und von mehreren Gerichten begleitet werden, hat der Elsässer eine Vorliebe für gute Dinge.
« Hùnger ìsch d’r bescht Koch » : La faim est le meilleur cuisinier

Le Baeckeofe, la Choucroute, le pot-au-feu ou le Coq au Riesling font partis des spécialités à déguster absolument quand on vient en Alsace !
Par ailleurs, la tarte flambée (ou flàmmenküeche pour les intimes 🙂 est un autre incontournable des tables alsaciennes, puisqu’elle se partage sur une tablée, accompagnée d’un bon verre de vin blanc (n’oublions-pas que la Route des Vins démarre à Cleebourg en Alsace) ou d’une chope de bière !
Et pour digérer le tout, les plus grands ne manque de boire un petit verre de Schnaps (eau de vie) sous aucun prétexte !
A la belle saison, les tables sont ornées des traditionnelles tartes aux quetsches, aux mirabelles ou aux myrtilles.
Les Kougelhopf, Streussels et tresses garnissent celles du petit déjeuner tout au long de l’année… et à l’approche de Noël ce sont les Mannele et Bredele qui prennent le relais.
Enfin, il serait dommage de quitter cette région sans avoir goûté le fameux Bretzel devenu un des symboles de L’Alsace !
L’Alsace est la région de France qui compte le plus grand nombre de chefs étoilés par habitant, une bonne raison pour tout goûter !

LANDSCHAFT
Im Elsass mangelt es nicht an schönen Landschaften.
Dans le nord du Bas-Rhin, plusieurs villages ont conservé leur aspect typiquement alsacien. Les maisons y sont blanches à colombages.
Parmi les villages qui méritent vraiment le détour : Hunspach, classé parmi les plus beaux villages de France.
NOËL
Die Traditionen sind nie so stark wie zur Weihnachtszeit, wenn es eine schöne festliche Atmosphäre gibt.
Du temps de Noël, l’Alsace se couvre de marchés, des animations mettant à l’honneur les traditions, des spectacles et des concerts sont organisés. Les rues et ruelles brillent de milles feux accompagnées de douces odeurs et de chants festifs.

DIE BEKANNTEN WEINACHTSFIGUREN
Bien que l’incontournable Père Noël ait aussi une place, le Noël en Alsace s’entoure de quelques personnages féériques et mystérieux qui viennent au fil des week-ends de l’avent rendre visite aux Alsaciens ! Un peu d’Histoires, une pincée de légende et quelques mythes :
- Le Saint-Nicolas : Il est le protecteur des enfants, des veuves, des faibles et des prisonniers. Le 6 décembre chaque année les Alsaciens le célèbre. Saint-Nicolas récompense les enfants les plus méritants de friandises et de cadeaux. Il est souvent reconnaissable à 3 éléments : Coiffé d’une mitre, crosse à la main et vêtu d’un long manteau, il est souvent accompagné d’un âne et de hottes.
- Le Hans Trapp : Du côté de Wissembourg c’est au château de Berwarstein que l’histoire du Hans Trapp commence. La légende raconte qu’au XIVème siècle, régna le seigneur Hans von Trotta qui terrorisait la population. Hans Trapp tiendrait donc sa réputation de ce seigneur malveillant. À l’approche des festivités, il accompagne le bon Saint-Nicolas lors des traditionnelles parades. Il menace d’emporter les enfants désobéissants, dans son gros sac pour les abandonner dans une forêt sombre d’où ils ne reviendront jamais.
- Le Christkindel : Jeune femme vêtue et voilée de blanc, elle est coiffée d’une couronne de sapin surmontée de 4 bougies. Christkindel avance avec grâce et bienveillance. Source de lumière et dotée d’une jeunesse éternelle, elle diffuse une aura d’espoir et montre le chemin aux enfants terrorisés par le passage du terrible Hans Trapp.
UN POÈME POUR RESUMER
Je suis de l’Alsace, de cette terre féconde
Où l’on ne parle pas français comme tout l’monde.
Je suis de l’Alsace, mon accent me trahit,
Dis-moi, pourquoi est-il objet de moqueries ?
Je suis de l’Alsace, où tout vous émerveille,
Où depuis sa montagne, Sainte-Odile veille.
Je suis de l’Alsace, très heureux de mon sort,
Y penser seulement et mon cœur bat plus fort.
Connais-tu cette Alsace qui s’étire le long du Rhin ?
Où jadis un roi s’exclamait : « Quel beau jardin ! ».
Ses maisons coquettes, ses colombages fleuris,
Ses coteaux de vignes où le raisin mûrit,
Et tous ses châteaux qui se dressent hauts et fiers,
Surplombant partout des forêts de sapins verts.
Ses rivières, ses lacs, ses champs de blés garnis !
Témoignent à tout passant : il fait bon vivr’ici !
Je suis de l’Alsace, écoute-moi bien l’ami,
Qui a connu dans le passé les pires ennuis,
Mon grand-père, tiens, tu peux le répéter,
A changé quatre fois de nationalité !
Sais-tu qu’un certain août 1942
Paraissait chez nous un sinistre décret ?
Cent trente mille des nôtres, de force furent enrôlés,
Schirmeck, Struthof, en as-tu entendu parler ?
D’accord avec toi, il faut tourner la page,
Et garder d’chez nous la plus belle image.
Je suis de l’Alsace, le meilleur pour la fin,
Où tout prête à la fête, où l’on ne manque de rien.
Nulle part mieux qu’ici on ne sait réchauffer ton cœur :
Les marchés de Noël, les corsos en fleurs,
Les fameuses Winstube, Saint-Nicolas et ses Mannele,
Sans oublier Pâques et ses Osterlammele.
Je suis de l’Alsace, longtemps, longtemps encore,
J’pourrais vous citer ses richesses, ses trésors.
Ce pays béni où se croisent deux cultures,
Goethe et Descartes, deux pensées y perdurent
Ce n’est certes pas un hasard si elle abrite en son sein,
La Cour des droits de l’Homme, le Parlement Européen.
Cette Alsace, mon cher, efforce-toi de l’aimer
Crois-moi mon ami, elle l’a bien méritée.
Bernard Guntz.